Coronavirus : le fil des actus positives
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23/03/2020 | 08:48
Le fil des actualités est déprimant, sur Zonebourse comme sur les autres médias spécialisés ou généralistes. Dans les semaines qui viennent, les annonces de pertes, de chômage technique et de difficultés économiques vont se succéder. On parle encore d'une récession comme s'il ne s'agissait que d'une éventualité : or c'est une certitude, soyons sérieux. Alors autant se pencher sur les signaux positifs. Je lance ici une file qui regroupe pêle-mêle les sources d'optimisme, qu'elles soient légères ou sérieuses, de portée limitée ou d'importance.
Sur le front médical
- Un essai clinique européen destiné à évaluer quatre traitements expérimentaux pour lutter contre le coronavirus a débuté en France, a indiqué l'Inserm. L'essai "Discovery", inclut notamment la chloroquine, le traitement contre le paludisme qui a obtenu des résultats prometteurs à Marseille, qui suscite encore la controverse. L'étude porte aussi sur remdesivir, lopinavir en combinaison avec le ritonavir et lopinavir / ritonavir en association avec l’interféron bêta. Environ 800 patients atteints de formes sévères du coronavirus vont être testés en France, et 2400 dans d'autres pays d'Europe. Les données rejoindront celles de l'essai "Solidarity" de l'OMS.
- Les autorités sanitaires américaines ont approuvé samedi un premier test rapide du coronavirus, avec un résultat en 45 minutes, produit par le californien Cepheid. Le français Novacyt a aussi obtenu le feu vert de la FDA pour son test COVID-19. "Avec de nouveaux outils (...), nous entrons dans une nouvelle phase de la détection, où les tests seront beaucoup plus accessibles aux Américains qui en ont besoin", a indiqué le secrétaire à la Santé Alex Azar après l'annonce concernant Cepheid.
- Une initiative est en train de se mettre en place pour mettre à disposition des capacités de calcul inédites afin de participer à la lutte contre le coronavirus. Des "gamers", des mineurs de Bitcoins et des entreprises technologiques ont décidé de mettre en commun des ressources informatiques. Le projet "Folding@Home" vise à créer un "super ordinateur virtuel" capable d'effectuer des trillions de calculs chaque seconde pour mieux comprendre le COVID-19. Le projet est centralisé par la Washington University de Saint-Louis. Les calculs peuvent par exemple permettre de mieux comprendre comment certains médicaments existants peuvent désarmer de "poches" du virus, à l'image de ce qui avait été réussi avec Ebola. Dans le même esprit, le français Pharnext, spécialiste de la combinaison de traitements existants, a identifié 97 médicaments fréquemment prescrits dans la lutte contre le coronavirus via sa plateforme Pleotheraphy.
- L'ONU a prévu de créer un fonds spécial pour le traitement des patients atteints par le coronavirus. Ce fonds "multidonateurs" sera dédié à l'aide aux pays en développement, pour que leurs systèmes de santé puissent faire face à la menace.
- La Fédération internationale des fabricants pharmaceutiques (IFPMA) s'est engagée à tout mettre en œuvre pour fournir un vaccin contre le Covid-19 "partout dans le monde", sous 12 à 18 mois. "C'est une promesse que l'industrie [pharmaceutique] fait ensemble", a indiqué Paul Stoffels, vice-président du comité exécutif de Johnson & Johnson, avant d'ajouter que les formalités administratives, telles que les autorisations de mise sur le marché, peuvent être simplifiées et accélérées dans cette course contre la montre, les ressources ne manquent pas et des partenariats public-privé permettent de diluer le risque financier lié aux investissements colossaux qu'exigent la recherche et la production.
- La France a annoncé une enveloppe de 5 Mds€ sur dix ans en faveur de la recherche, dont 1 Md€ pour la santé, pour mieux préparer le pays à de futures épidémies. Ces fonds vont bénéficier au budget de l’Agence nationale de la recherche, à la rémunération des chercheurs, à la création de nouvelles chaires de professeurs juniors et à une amélioration de l'efficacité du système de recherche.
- Teva va offrir aux hôpitaux américains 6 millions de tablettes de sulfate d'hydroxychloroquine d'ici le 31 mars et 10 millions sous un mois, a fait savoir le laboratoire. Le traitement pourra ainsi être testé, puisqu'il fait partie des options possibles pour les malades du Covid-19 même si son usage est encore controversé.
- Eurofins Scientific propose désormais des tests de dépistage du Covid-19 en France, en Espagne et au Brésil, en plus de l'Allemagne et des Etats-Unis. Le réseau indique que sa capacité se monte à 10.000 tests par jour (environ 5000 en Europe et 5000 aux Etats-Unis). Ce total devrait passer à 15 000 d'ici le 23 mars.
- Roche va mener une étude clinique avec l'Actemra (tocilizumab) sur des patients sévèrement touchés par la pneumonie induite par le covid-19. Le laboratoire suisse avait jusqu'ici fourni gratuitement le traitement à des sociétés tierces, mais n'avait pas mené des tests en direct.
- Le laboratoire américain Regeneron, connu pour être l'allié de Sanofi dans plusieurs développements (dont le Français détient d'ailleurs 21,5%) a annoncé avoir identifié des centaines d'anticorps susceptibles de contribuer au traitement des patients contaminés par le coronavirus. Les deux anticorps les plus prometteurs seront sélectionnés pour développer un traitement combiné, avec possibilité de production à grande échelle d'ici mi-avril. En parallèle, Regeneron et Sanofi testent leur traitement de la polyarthrite rhumatoïde Kevzara sur des patients souffrant de Covid-19.
- Sanofi, encore, est prêt à offrir aux autorités françaises des millions de doses de l'anti-paludique Plaquenil, qui a donné des résultats "prometteurs" auprès de patients atteints du Covid-19. Pour l'heure, les tests n'ont été menés que sur 24 patients, mais ils ont permis une guérison pour les trois quarts d'entre eux en six jours. Compte tenu de la faiblesse du panel, il faut pousser davantage les investigations. Le Plaquenil (hydroxychloroquine) est un médicament déjà ancien, utilisé pour traiter des maladies auto-immunes.
- La Russie, qui n'est pas particulièrement réputée pour ses laboratoires de recherche en biotechnologie, a pourtant commencé à tester un vaccin sur des animaux de laboratoire. Le Centre d'Etat de recherche en virologie et biotechnologie Vektor de Novossibirsk, en Sibérie, a testé une dizaine de vaccins. En juin, le ou les vaccins les plus prometteurs seront proposés.
- Un premier essai clinique a démarré lundi aux Etats-Unis, en collaboration avec les autorités fédérales, avec un candidat-vaccin de Moderna, dont il avait déjà été questions au début du mois. A Seattle, 45 patients adultes vont être traités avec le composé. Le premier d'entre eux a reçu une injection dès hier. Le traitement doit durer six semaines.
- Le laboratoire allemand BioNtech a signé un accord avec Pfizer pour codévelopper un vaccin contre le coronavirus, avant même de finaliser les termes financiers : le temps presse, on le sait. BioNTech a aussi signé un accord avec le groupe chinois Fosun pour tester le traitement en Chine. Un autre laboratoire allemand, CureVac, travaille aussi sur un traitement. Il a fait parler de lui ces derniers jours car des rumeurs ont circulé selon lesquelles l'administration Trump aurait cherché à recruter l'équipe pour la faire passer aux Etats-Unis. Toutefois, le CEO de CureVac a assuré que ces rumeurs n'étaient rien d'autre : des rumeurs. La société a reçu 80 M€ de ressources de l'UE pour accélérer ses travaux.
- Le suisse Relief Therapeutics veut lancer très rapidement une étude clinique de phase II avec son Aviptadil dans le traitement du syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA) chez les patients atteints par le coronavirus Covid-19. Israël s'est associé à la société pour appuyer le développement. L'Aviptadil dispose déjà d'une autorisation de mise sur le marché en Europe pour les dysfonctionnements érectiles, mais bénéficie aussi du statut de médicament orphelin pour le traitement des lésions pulmonaires graves et la sarcoïdose.
- Roche a commencé à expédier des tests Cobas SARS-CoV-2 aux Etats-Unis. La livraison des premiers 400'000 tests a commencé vendredi. Ils sont mis à disposition d'un réseau national d'hôpitaux et laboratoires. Environ 400 000 tests seront mis à disposition chaque semaine.
- La société Novacyt, en petite forme, s'est retrouvée propulsée sur le devant de la scène à cause de l'épidémie de coronavirus. L'entreprise a signé plusieurs contrats pour des tests dédiés au Covid-19, fabriqués par sa filiale Primerdesign. Dernier contrat en date avec les services de santé britanniques.
- Vous n'avez sans doute jamais entendu parler de Drägerwerk. La société de Lübeck fait partie des fournisseurs d'équipements médicaux spécialisés. Les investisseurs pensent qu'elle pourrait tirer parti de la crise. Vendredi, le gouvernement allemand lui a commandé 10 000 systèmes d'assistance respiratoire. Drägerwerk a prévenu qu'il lui faudra un an pour produire autant d'équipements, et que cela nécessitera un accroissement substantiel de ses capacités de production.
- L'espagnole Pharma Mar a annoncé que les travaux du centre espagnol de biotechnologie (Centro Nacional de Biotecnologia) du CSIC ont montré que l'Aplidin a un effet positif sur la multiplication et la propagation du virus HCoV-229E, qui a un profil assez proche du COVID-19. La société est en contact avec les autorités réglementaires pour envisager de tester le médicament sur des patients atteints du coronavirus. L'Aplidin est commercialisée dans certains pays dans le traitement de certains cancers du sang.
- L'action Fujifilm Holdings, une entreprise plutôt connue pour son matériel photographique et d'imagerie médicale, s'est envolée mercredi à Tokyo, dans le sillage d'une déclaration des autorités chinoises sur les effets positifs d'avipiravir (le principe actif du médicament antigrippal Avigan de Fujifilm) a donné de "très bons résultats" pour traiter le Covid-19. Deux études ont démontré que le traitement réduit le temps de guérison. Fujifilm va accroître sa production d'Avigan.
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