Alten est un cabinet de conseil spécialisé dans le secteur industriel et plus particulièrement l’automobile (17% du CA). Son activité s’articule entre 3 pôles : les prestations d’ingénierie et de conseil en technologie, le développement d’architectures de réseaux et l’amélioration des systèmes d’information. Autrement dit, Alten est un concurrent direct d’Altran, avec un peu plus de réussite. Sa forte présence à l’international (plus de 60% du CA) et son réseau de clients dans l’aéronautique et l’automobile la différencie des autres acteurs du secteur. Cette différenciation explique d’ailleurs le parcours boursier exemplaire du titre mais aussi la division par 2 du cours pendant la crise. D’ailleurs ça me fait penser à l’activité d’externalisation de Derichebourg services qui a toujours du mal à retrouver son volume d’activité d’antan.
Le chiffre d’affaires d’Alten attendu pour 2021 est de 2.88 Md€, en croissance de 9.3% par an en moyenne depuis 2018. La marge d’EBITDA (IFRS 16) estimée pour 2021 est de 12.2%, en dessous de la moyenne du secteur. En 2020 l’entreprise comptait 33800 salariés et sur cette même année, son ratio charges de personnel/ CA s’établissait à 73.9%. L’entreprise présente une situation de trésorerie nette positive à 81,9 M€ et un PBR (valeur des capitaux propres / capitaux propres) de 3.9.
Après avoir connu plusieurs années de parcours boursier en demi-teinte (très fortes corrections sur le deuxième semestre 2018, en mars 2020, puis un peu plus tard en octobre de la même année) le groupe français d’intégration de systèmes (Internet & Applications) semble avoir retrouvé sa dynamique haussière, certainement tirée vers le haut par l’accélération du reste du secteur.
Ce que les investisseurs aiment moins chez Sopra Steria, c’est sa forte dépendance au marché britannique et plus particulièrement au secteur des services public anglais, ainsi que ses marges opérationnelles, plus faibles que la moyenne étant donné la nature de ses activités. Pour autant, le groupe est relativement bien positionné pour devenir un leader européen du cloud, du big data et de la cybersécurité. Les 3 principaux secteurs auxquels s’adresse l’entreprise sont donc les services publics (22% du CA), mais aussi les services financiers (23% du CA) et l’aéronautique/spatial/défense (18% du CA).
Le chiffre d’affaires de Sopra Steria attendu pour 2021 est de 4.7 Md€, en croissance de 4.6% par an en moyenne depuis 2018. La marge d’EBITDA (IFRS 16) estimée pour 2021 est de 11.4%. En 2020 l’entreprise comptait 45960 salariés et sur cette même année, son ratio charges de personnel/ CA s’établissait à 63%. L’entreprise présente une situation d’endettement net de 434 M€ et un PBR (valeur des capitaux propres / capitaux propres) de 2.3. Ce qui fait d’elle l’entreprise dont les capitaux propres sont les moins bien valorisés de la sélection.
Pour venir compléter notre sélection de cabinets de conseil, il nous faut brièvement parler d’Atos, qui vient d’ailleurs d’avertir les investisseurs que les objectifs de résultats fixés durant l’été pour l’exercice 2021 ne seront pas atteints. Englué dans des prestations d’infogérance à destination des secteurs public et financier, (services informatiques autrefois considérée à forte valeur ajoutée mais aujourd’hui en léger décalage avec les innovations technologiques) le groupe a du mal à exprimer son plein potentiel et gagne seulement 2.6% en bourse sur l’ensemble de l’année, pendant que Capgemini affiche une performance de +66%.
Les multiples problèmes de gestion et la séparation des services de paiements qui présentaient une marge d’EBITDA deux fois plus élevée que le reste des activités ont été sévèrement sanctionnés par les actionnaires et explique cette allure du cours qui nous rappelle étrangement l’Everest, pic montagneux pyramidal qui culmine à plus de 8 800 mètres.
2022 démarre avec un nouveau changement de direction et l’arrivée de Rodolphe Belmer (ancien patron d’Eutelsat) aux commandes pour redresser le navire qui pèse tout de même encore plus de 3,5 Md €.
Le chiffre d’affaires d’Atos attendu pour 2021 est de 11 Md€, en chute de 3% par an en moyenne depuis 2018. La marge d’EBITDA (IFRS 16) estimée pour 2021 est de 11.2%. En 2020 l’entreprise comptait plus de 104400 salariés et sur cette même année, son ratio charges de personnel/ CA s’établissait à 45%.
Vous voilà désormais un peu plus informé au sujet des entreprises françaises de conseil, leur business et leurs caractéristiques financières principales. Ces sociétés ont, à l'exception de quelques unes, réalisées de belles performances en 2021 et cette tendance pourrait se poursuivre, d'autant plus si la visibilité économique reste médiocre. De mon point de vue, même si les industriels se mettent à embaucher massivement suite aux nombreuses restructurations et bons résultats, les offres de missions temporaires ne se feront pas plus rare pour autant. Par contre, les deux risques majeurs que cette analyse m'a amené à identifier sont :
- Une hausse des salaires qui se rapprocherait de la croissance du CA
- Des flux de trésorerie plus faibles dans le secteur financier