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mardi 25 juin 2024

ZONEBOURSE

 

Par Anthony Bondain
Les valeurs stars de la technologie continuent à souffrir et un report sur les actions délaissées est en train de se mettre en place. Les investisseurs optimistes se réjouissent de l'élargissement de la base de la progression des actions cette année, pendant que les pessimistes se demandent si la méforme des fers de lance du marché ne risque pas d'entraîner une correction. En Europe, les places boursières adoptent la méthode Coué en imaginant que la zone euro s'évitera une crise après les élections législatives en France.
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Quand ça monte, Nvidia c'est fou. Quand ça baisse aussi, apparemment. Le titre de l'action préférée du monde libre a encore pris une grosse châtaigne hier, en plongeant de 6,7%. 16% de baisse depuis le plus haut, quand même, et quelques centaines de milliards de dollars de capitalisation égarés en route. Toute la smala des suiveurs s'est faite tataner : tous les trucs en "com" (BroadcomQualcommDexcom), MarvellCadence Design et même l'européenne de l'étape, ASML. Au sein de l'indice S&P500, la famille semiconducteurs a terminé la journée à -4,77%, ce qui est aussi fréquent que de croiser une licorne dans un troupeau de vaches (en tout cas ici dans les Alpes).
Le mouvement entamé vendredi avec la liquidation mensuelle et trimestrielle est en train de prendre de l'ampleur. Les gens qui achetaient encore à fond la caisse les valeurs de l'intelligence artificielle au milieu de la semaine dernière sont en train d'expliquer que, ben oui, c'est normal, c'est la fin du trimestre alors on prend ses bénéfices et on rééquilibre les portefeuilles. On fait des stocks de Sanofi plutôt que de Super Micro Computer. Ce qu'il y a de bien avec le biais de rétrospection, c'est que tout le monde peut avoir raison. A posteriori bien sûr, mais raison quand même.
J'avoue, c'est un peu excessif. Des professionnels de la finance bien câblés avaient alerté sur ce risque ces dernières semaines. Ce qu'il faut souligner, c'est qu'il n'y a pas un mouvement global de vente du marché, mais un arbitrage en faveur de secteurs plus traditionnels. Ceux qui dépriment en général les investisseurs depuis un moment. C'est ce qui explique qu'à New York, un ETF Nasdaq a perdu 1,1% hier pendant qu'un ETF Dow Jones a pris 0,67%. Un tel écart de 1,7% s'est déjà produit cette année entre les deux indices, mais il est assez rare (moins rare que la licorne au milieu des vaches quand même). Le vieux Dow Jones a profité du bon comportement des financières (Goldman SachsJPMorgan Chase), de la santé (UnitedHealthAmgen), du pétrole (Chevron), de la consommation (WalmartCoca-Cola) et des télécoms (Verizon). En gros, répondre aux besoins primaires : la santé, le téléphone et mettre de l'essence bon marché dans un pickup acheté à crédit en sirotant un soda. Il y a une petite faille dans mon raisonnement : le pickup n'est plus dispo dans le Dow Jones, mais les constructeurs automobiles ont bien profité hier (+3,3% pour Ford). Et fuck l'IA.
En langage moins fleuri, cela signifie que les investisseurs ont privilégié pour la troisième séance consécutive les valeurs peu valorisées par rapport aux valeurs de croissance. Ce n'est pas la première fois que cela se produit depuis deux ans. Reste à savoir si c'est durable.
En Europe, les places boursières ont progressé hier, en attendant de voir à quelle sauce la politique française sera mangée le weekend prochain et le suivant. Le CAC40 était presque tout vert, si l'on fait exception de STMicroelectronics, trop semiconducteur pour être honnête hier. De Teleperformance, qui traîne son spleen même quand l'IA se fait éparpiller façon puzzle. Et d'Eurofins, la dernière victime expiatoire du fonds baissier Muddy Waters. L'action a plongé de 16% hier, après une attaque en règle qui a mis une lumière crue sur des petites pierres d'achoppement connues du dossier, comme l'omniprésence du président-fondateur ou l'avantageuse présentation du modèle économique (nos papiers sur le sujet ici et ). Au moment où j'écris, Eurofins vient de publier un communiqué réfutant les allégations et promettant d'y répondre rapidement. Mode communication de crise activé. En tout cas, heureusement, si je puis dire, que cette affaire n'arrive pas un mois plus tôt, sans quoi le dossier aurait vu sa position dans le CAC40 fortement menacée par la révision trimestrielle de début juin. Selon mon tableau artisanal de pronostic de la composition du CAC40, dont la méthodologie a été validée par ma mamie et une licorne (pas celle des vaches, une autre), le titre est tombé hier à la 49e position du marché parisien en matière d'échanges et de capitalisation, ce qui le met en bonne place pour se faire éjecter lors de la prochaine révision en septembre. Il a quelques semaines pour rectifier le tir.
Dans le reste de l'actualité, le bitcoin s'est aussi fait dessouder. Il a plongé sous la barre des 60 000 USD l'unité, avant de rebondir un peu ce matin. La crypto a touché un pic à 73 802 USD en mars dernier et garde environ 40% de gains sur son niveau du 1er janvier. En Chine, le premier ministre Li Qiang a appelé, lors du discours d'ouverture du Forum économique mondial, les partenaires commerciaux à ne pas découpler les économies. Les financiers vont garder un œil sur les quatre statistiques publiées aux Etats-Unis cet après-midi, en particulier sur les indices d'activité et sur la confiance des consommateurs.
En Asie-Pacifique, les Japonais ont eux-aussi jeté leur dévolu sur les valeurs décotées et ont enfoncé les technologiques. L'opération ne fonctionne pas si mal puisque le Nikkei 225 gagne 1,1% en fin de parcours. Le stratagème fonctionne aussi en Australie où la cote est plus riche en financières et en minières qu'en valeurs du numérique : +1,1% pour l'ASX. L'Inde et la Corée du Sud s'en sortent aussi plutôt bien avec des gains de l'ordre de 0,4%. En Chine, Shanghai perd un peu de terrain pendant que Hong Kong grappille 0,3% pour tenter de quitter la zone des planchers d'un mois. Les indicateurs avancés européens sont plutôt baissiers à cause du différentiel de clôture avec Wall Street.
Les temps forts économiques du jour
Aux Etats-Unis, l'indice d'activité de la Fed de Chicago (14h30) sera suivi de l'indice des prix immobiliers de la FHFA (15h00) et des indices de la Fed de Richmond et du Conference Board (16h00). Tout l'agenda ici.
L'euro se négocie 1,0736 USD. L'once d'or a est stable à 2323 USD. Le pétrole est ferme, avec un Brent de Mer du Nord à 85,08 USD le baril et un brut léger américain WTI à 81,50 USD. Le rendement de la dette américaine sur 10 ans se maintient à 4,25%. Le bitcoin s'échange à 59 938 USD.
Les principaux changements de recommandations
  • Airbus : Barclays maintient sa recommandation de surpondérer avec un objectif de cours réduit de 191 à 176 EUR. JP Morgan maintient sa recommandation de surpondérer avec un objectif de cours réduit de 195 à 172 EUR. RBC Capital maintient sa recommandation de surperformance et réduit l'objectif de cours de 190 à 180 EUR.
  • Anheuser-Busch Inbev : Consumer Edge Research maintient sa recommandation de pondération de marché avec un objectif de cours réduit de 64 à 57 EUR.
  • ArgenX : Barclays maintient sa recommandation de pondération de marché avec un objectif de cours relevé de 375 à 390 EUR. Citigroup maintient sa recommandation d'achat avec un objectif de cours relevé de 463 à 512 USD. Truist Securities maintient sa recommandation d'achat et relève l'objectif de cours de 440 à 480 USD.
  • Beiersdorf : Consumer Edge Research maintient sa recommandation de surpondérer et relève l'objectif de cours de 144 à 161 EUR.
  • Danone : Consumer Edge Research maintient sa recommandation de surpondérer avec un objectif de cours réduit de 69 à 67 EUR.
  • Givaudan : Baader Helvea maintient sa recommandation de réduction avec un objectif de cours relevé de 3950 à 4050 CHF.
  • Gubra A/S : ABG Sundal Collier dégrade son conseil d'achat à conserver avec un objectif de cours relevé de 225 DKK à 500 DKK.
  • Kering : JP Morgan maintient sa recommandation neutre avec un objectif de cours réduit de 350 à 325 EUR.
  • Kuehne Und Nagel International : Morgan Stanley maintient sa recommandation de souspondérer et réduit l'objectif de cours de 272 CHF à 269 CHF.
  • L'Oréal : Consumer Edge Research maintient sa recommandation de surpondérer et relève l'objectif de cours de 486 à 497 EUR.
  • Merck KGaA : Barclays maintient sa recommandation de surpondérer et réduit l'objectif de cours de 205 à 195 EUR.
  • Nanobiotix : Stifel démarre le suivi à l'achat avec un objectif de cours de 16 EUR.
  • Nestlé : Consumer Edge Research maintient sa recommandation de pondération de marché avec un objectif de cours réduit de 110 à 108 CHF.
  • Nexans : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 125 à 132 EUR.
  • Ocado Group : Goldman Sachs maintient sa recommandation neutre avec un objectif de cours réduit de 680 GBX à 400 GBX.
  • Pernod Ricard : Consumer Edge Research maintient sa recommandation de pondération de marché et réduit l'objectif de cours de 156 à 149 EUR.
  • Prosus : BNP Paribas Exane maintient sa recommandation de surperformance avec un objectif de cours réduit de 47 à 46 EUR. Deutsche Bank maintient sa recommandation d'achat et relève l'objectif de cours de 45 à 46 EUR.
  • Saipem : HSBC maintient sa recommandation d'achat avec un objectif de cours relevé de 2,01 à 3,084 EUR.
  • Wacker Chemie Ag : Baader Helvea passe de réduire à acheter avec un objectif de cours relevé de 109 à 122 EUR.
En France
Annonces importantes (et moins importantes)
  • Airbus réduit ses objectifs de livraison et retarde la production, notamment à cause de Spirit Aero. L'objectif d'Ebit 2024 passe de "6,5 à 7 Mds€" à 5,5 Mds€.
  • Exxon Mobil et Air Liquide conviennent de soutenir la production d'hydrogène à faible teneur en carbone.
  • Société Générale a racheté 11,7 millions de ses propres actions en vue de les annuler.
  • Air France-KLM garde un œil sur TAP.
  • GTT enregistre une commande de conception des cuves de 10 méthaniers.
  • JCDecaux rempile à l'aéroport de Sydney.
  • Wendel récupérerait 14,6 M€ de la cession de Preligens à Safran.
  • Les revenus de Trigano en hausse de 10,8% au T3 fiscal.
  • Eramet et BASF annulent leur projet d'investissement de 2,6 milliards de dollars dans un complexe de raffinage de cobalt et de nickel en Indonésie.
  • Les initiateurs de l'OPA sur Believe détiennent 94,99% du capital à l'issue de l'offre.
  • Largo émet 4 M€ d’obligations convertibles au profit de fonds Eiffel Investment Group, avec prix d'exercice à 2,65 EUR, avec dilution potentielle de 30%.
  • Carmat change de président : Pierre Bastid (administrateur et gros actionnaire) remplace Alexandre Conroy.
  • Les Hôtels de Paris reportent la publication de leur rapport annuel à cause de difficultés techniques et réglementaires indépendantes de la volonté de la société.
  • Maat Pharma nomme un nouveau directeur médical.
  • Theraclion boucle les traitements de l'étude pivot avec Sonovein, dont les résultats seront connus à l'été 2025.
  • Les principales publications du jour : Prismaflex...
Dans le vaste monde
Annonces importantes (et moins importantes)                                                                                                                                                                                
D'Europe
  • UBS va vendre la majorité de sa participation dans la filiale chinoise de Credit Suisse à un fonds soutenu par Pékin.
  • L'audition du PDG de Novo Nordisk devant le Sénat américain est prévue pour le 24 septembre. Novo Nordisk qui va dépenser 4,1 milliards de dollars pour renforcer sa production aux États-Unis. Enfin, Teva lance une version générique du médicament contre le diabète Victoza de Novo.
  • L'usine italienne de Leonardo va fermer ses portes pendant quatre mois en raison de problèmes liés au B787 de Boeing.
  • Les principales publications du jour : Hornbach Baumarkt
Des Amériques
  • La Fed allège sa réforme des fonds propres bancaires.
  • L'offre de Boeing pour Spirit Aero valorise le fournisseur à 35 USD par action, selon Bloomberg. Le WSJ annonce lui que l'offre sera en titres.
  • L'unité eau de DuPont suscite l'intérêt d'acheteurs potentiels, selon Bloomberg.
  • AT&T veut que les grandes entreprises technologiques contribuent au fonds de subvention des télécommunications et du haut débit.
  • Le fabricant de véhicules électriques Rivian simplifie sa production, réduit ses coûts et vise son premier bénéfice.
  • Paramount Global augmente les prix de ses offres de streaming.
  • Rite Aid gagne contre MedImpact dans un litige portant sur la vente d'Elixir pour un montant de 200 millions de dollars.
  • Apple et Meta ne discutent plus d'un partenariat dans le domaine de l'IA, selon Bloomberg.
  • Le PDG de Hess rejoint le conseil d'administration de Goldman Sachs en tant qu'administrateur indépendant.
  • Les principales publications du jour : FedexAlimentation Couche-TardCarnival
Du reste du globe
  • Les Etats-Unis ouvrent une enquête sur China TelecomChina Unicom et China Mobile autour du risque que les opérateurs présentent pour l'internet américain, selon Reuters.
  • La société chinoise BYD lance un troisième modèle de véhicule électrique au Japon.
  • Le sud-coréen SK Group, qui détient notamment SK Hynix, envisage des cessions d'actifs et des fusions dans le cadre d'une restructuration majeure.
  • La Malaisie renonce à privatiser Malaysia Airports Holdings.
  • Les principales publications du jour : Oracle Corporation Japan
Le reste de l'agenda mondial des publications ici.
Lectures

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