Vallourec: CGT et CFDT redoutent des licenciements secs
Paris - Des délégués syndicaux CGT et CFDT du fabricant de tubes Vallourec ont exprimé lundi leur crainte de licenciements secs en France après l'annonce de la fermeture des laminoirs de Saint-Saulve (Nord) et Déville-lès-Rouen (Seine-Maritime), la CGT reprochant au gouvernement de lâcher les salariés.
Frappé par la chute du prix du pétrole, le groupe a l'intention de supprimer 1.000 postes de plus en Europe d'ici à fin 2017, en sus des 2.000 suppressions déjà annoncées en avril 2015.
En tenant compte de ce précédent plan, aujourd'hui gelé, c'est environ 800 à 850 postes qu'il reste à supprimer en France, selon Philippe Crouzet, président du directoire de Vallourec.
A Saint-Saulve, où 300 personnes travaillent dans l'activité laminoir, les salariés sont écoeurés et ceux inscrits au planning de l'après-midi ont refusé de travailler, selon Philippe Burette, délégué CGT à la tuberie. Un rassemblement est prévu mardi matin, précise-t-il.
Il y aura des licenciements. Nous en sommes au deuxième PSE (plan de sauvegarde de l'emploi), redoute le délégué. Un premier plan social en 2014 avait abouti à la suppression de 190 postes sur le site.
Reclasser le personnel dans le Valenciennois et à Déville-lès-Rouen, je ne sais pas comment ils vont faire... Le travail ne court pas les rues, dit-il. Le délégué CGT estime que les salariés ont été lâchés par le gouvernement, on est déçus par les élus, déçus par le gouvernement, ils disaient: +on vous accompagnera+, c'est un accompagnement vers la déchéance!
Philippe Burette reproche à l'État de ne pas s'engager suffisamment dans l'augmentation de capital d'un milliard d'euros parallèlement annoncée lundi, à laquelle l'État participera, via la banque d'investissement Bpifrance. L'État nous lâche. S'il prenait 33% au lieu de 15%, ça coûterait 200 millions d'euros et cela permettait d'éviter de fermer un, voire deux laminoirs, estime-t-il.
Tout le monde accuse le coup, mais on s'y attendait depuis longtemps, a pour sa part réagi auprès de l'AFP Jean-Claude Triboulet, délégué CFDT à Saint-Saulve.
Si lors des discussions menées en 2015 sur le plan précédent, la direction avait indiqué qu'elle ferait tout pour ne pas avoir de licenciements secs, le syndicaliste ne voit pas comment ils vont faire autrement cette fois.
La CFDT, dit-il, va réclamer de bonnes conditions de départ, au-delà de ce qui avait été négocié pour le plan annoncé en avril car les salariés vont payer plus fort.