Stratégie : 16 entreprises qui font passer deux fois à la caisse
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Le principe du "tu m'achètes un produit et tu es obligé de me payer pendant toute sa durée de vie pour assurer sa longévité" est un puissant levier pour une entreprise qui joue sur les deux tableaux. Dans l'industrie, l'exemple qui vient tout de suite en tête est celui des fabricants de réacteurs dans l'aéronautique, à l'image d'un Safran, qui vend des moteurs et les contrats d'entretien qui vont avec. En 2019, le groupe a réalisé 57% des revenus de sa division propulsion dans les services. Mais on peut en dire autant d'autres acteurs, dans la santé, les logiciels ou les ascenseurs.
Pourtant, de tels profils ne courent pas vraiment les rues en Europe : AlphaValue en a trouvé 16 dans son univers de couverture de 450 valeurs. Et cette sélection a largement surperformé le STOXX Europe 600 sur un an (de 15 points environ). Même en intégrant le "désastre" aéronautique et nautique qui a frappé Safran, MTU Aero Engines, Wärtsilä ou Rolls-Royce. Sans ces valeurs, la surperformance eut été encore plus manifeste. Effet Covid : d'un côté, aucun analyste n'aurait pu modéliser l'arrêt total des avions et des bateaux à la même seconde ou presque, mais de l'autre, il ne risque pas d'y avoir de concurrents sur le segment avant un moment.
"Perdre de l'argent sur le matériel d'origine et gagner le jackpot sur les travaux de maintenance ultérieurs ou les mises à jour indispensables ou les réactifs à la Kodak est une stratégie vieille comme le monde", souligne AlphaValue, qui trouve "surprenant" que 5% des entreprises seulement affichent un tel modèle économique. Outre les motoristes précités, la liste comprend les ascensoristes Zardoya Otis, Schindler et Koné, les acteurs du diagnostic médical comme bioMérieux, DiaSorin et Qiagen, les producteurs de turbines éoliennes Siemens Gamesa et Vestas et les éditeurs de logiciels SAP, Dassault Systèmes, Software et Sage Group.
Les 16 actions de la liste AlphaValue "Maintenance" classées par variation depuis le 1er janvier
Seul bémol, ces entreprises sont courtisées, donc plutôt chères en moyenne, si l'on excepte les gadins 2020 liés au coronavirus. Mais bonne nouvelle : elles affichent des ratios de génération de cash-flow libre de haut vol.
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