Le pétrole parvient enfin à un rebond technique
New York - Les cours du pétrole ont monté jeudi à New York, réussissant à rebondir après plusieurs tentatives avortées lors des précédentes séances, mais les observateurs n'y voyaient guère d'autre raison qu'un rééquilibrage technique après une chute au plus bas depuis douze ans.
Le cours du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en février a pris 72 cents à 31,20 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance a aussi gagné 72 cents, à 31,03 dollars, sur l'Intercontinental Exchange (ICE), finissant comme la veille sous le niveau du pétrole new-yorkais.
On a plus assisté à un rebond technique qu'à autre chose, a jugé Bart Melek, de TD Securities. Le marché a probablement trop reculé pour le moment et des investisseurs récupèrent leur mise sur des paris réussis à la baisse. Je ne crois pas qu'il se soit produit quelque chose de fondamental.
Depuis le début de l'année, le marché pétrolier a chuté de plus de 15% face aux inquiétudes persistantes sur la surabondance d'or noir et aux incertitudes sur la demande, notamment en Chine, et il évolue toujours proche de ses plus bas niveaux depuis fin 2003 à New York et début 2004 à Londres pour le Brent, référence européenne du brut.
On commence à trouver un plancher sur le marché new-yorkais, peut-être autour de 30 dollars, pas beaucoup moins en tout cas, a jugé Carl Larry, de Frost & Sullivan. On assiste à un certain rééquilibrage.
Pour autant, peu d'analystes se laissaient aller à croire à une reprise durable, d'autant qu'aucun nouvel élément n'est venu jeudi laisser entrevoir un allègement de l'offre.
Dans l'ensemble, le marché reste plutôt sous pression (...) comme l'excès persistant d'offre, par rapport à la demande, fait toujours augmenter les réserves mondiales, a prévenu Tim Evans, de Citi.
- Stocks élevés -
De plus, l'Iran continue à se rapprocher de (la mise en oeuvre) de son accord avec les grandes puissances sur le nucléaire, a-t-il poursuivi. Comme les sanctions (contre Téhéran) devraient être levées dans quelques jours, on devrait rapidement voir affluer des quantités accrues de pétrole.
L'un des principaux négociateurs iraniens, Abbas Araghchi, a affirmé mercredi que l'accord nucléaire conclu en juillet 2015 avec les grandes puissances pourrait entrer en vigueur entre vendredi et dimanche.
Plusieurs diplomates européens ont indiqué qu'ils s'attendaient à une levée dans les deux semaines à venir des sanctions économiques et financières décrétées par Bruxelles en lien avec les activités nucléaires de l'Iran.
Or, l'Iran a annoncé à plusieurs reprises qu'une fois levées les sanctions liées au nucléaire, il comptait immédiatement augmenter ses exportations de 500.000 barils par jour (bj) puis d'un million d'ici six mois, ont rappelé les experts de Commerzbank, soulignant toutefois que cette perspective n'avait rien de neuf pour le marché.
Ce facteur semble peser surtout sur le Brent, généralement plus sensible que le WTI aux questions internationales, comme en témoigne son affaiblissement face à son homologue new-yorkais.
Aux Etats-Unis, on dirait que l'on a désormais stocké assez de brut, donc on pourrait assister à une baisse des importations, qui reflèterait la force du WTI par rapport au Brent, a prévu M. Larry.
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