METAUX

Les métaux industriels se reprennent lentement mais sûrement

Londres (awp/afp) - Les prix des métaux de base échangés sur le London Metal Exchange (LME) ont poursuivi leur reprise cette semaine, profitant du net affaiblissement du dollar et du rebond des cours du pétrole.


Les cours des métaux industriels, qui avaient amorcé un rebond en fin de semaine dernière grâce aux bons chiffres des importations chinoises, ont vu leur progression freinée en début de semaine par de nouveaux indicateurs décevants en provenance de Chine, avec la contraction de l'activité manufacturière en janvier, avant de toutefois repartir à la hausse mercredi, galvanisés par une forte dépréciation du dollar.


"Alors que beaucoup de métaux de base ont enregistré de nouveaux plus bas pluriannuels en janvier, il y a des signes de stabilité, voire l'émergence d'un niveau plancher, au sein de ce groupe (de matières premières), même si les données macroéconomiques chinoises restent généralement décevantes", ont estimé les analystes d'Unicredit.


Les cours des métaux industriels ont en effet bénéficié, à l'image des autres matières premières, du net affaiblissement du dollar, laminé par un regain d'inquiétudes sur la vigueur de la reprise économique américaine après des indicateurs décevants et des propos prudents d'un responsable de la Réserve fédérale américaine (Fed).


Or, toute perte de vigueur du billet vert profite aux métaux de base, libellés en dollars, dont les achats sont ainsi rendus moins onéreux pour les investisseurs munis d'autres devises.


"Sans se soucier de la faiblesse des données économiques américaines et soutenus par la dépréciation du dollar, les prix des métaux continuent à enregistrer des gains notables", ont ajouté les experts de Commerzbank, qui s'attendent toujours à ce que la demande pour les matières premières en général et les métaux en particulier demeure robuste malgré le ralentissement économique.


"Parallèlement aux annonces de réductions de production étendues, il devrait y avoir des déficits d'offre sur beaucoup de marchés de métaux cette année, ce qui, d'après nous, donnera une impulsion aux prix", ont-ils conclu.


Plusieurs analystes remarquaient cependant qu'à l'approche des congés du Nouvel An en Chine, la deuxième économie mondiale et le premier consommateur de métaux industriels, qui auront lieu du 8 au 12 février, les volumes échangés restaient limités et qu'il faudrait attendre la mi-février pour voir si ce mouvement de consolidation sur le marché des métaux de base se poursuit.


- Le cuivre porté par un regain d'optimisme -


Les cours du cuivre "se sont appréciés ces dernières semaines, (progressant) depuis leurs plus bas enregistrés début 2016, aidés par une amélioration du sentiment général sur les marchés", alors que le métal rouge est souvent considéré comme un bon étalon de la santé de l'économie mondiale, ont commenté les analystes d'Unicredit.


Le prix du cuivre a ainsi atteint jeudi 4.720 dollars la tonne, un plus haut depuis le 4 janvier.


Les très bons chiffres des importations chinoises de cuivre en décembre publiés la semaine dernière ont également largement profité aux prix, même si plusieurs analystes s'interrogeaient sur leur signification réelle.


Ils doutaient notamment que ces données soient représentatives d'une vraie amélioration de la demande physique de cuivre, et pensaient qu'elles pouvaient plutôt témoigner de la résurgence de l'utilisation du métal rouge à des fins spéculatives, notamment comme garantie pour obtenir des prêts bancaires, une pratique qui était courante en Chine avant 2014.


- Le zinc en grande forme -


Les cours du zinc ont bondi la semaine dernière, profitant de perspectives optimistes pour l'offre et la demande de ce métal utilisé principalement pour la galvanisation de l'acier.


"De tous les métaux, le zinc a montré la meilleure performance en termes de prix jusqu'à présent cette année, ayant gagné 5% depuis le début de l'année" et 17% depuis son plus bas en six ans et demi enregistré mi-janvier, ont indiqué les analystes de Commerzbank.


Le prix du zinc a même atteint jeudi 1.758 dollars la tonne, au plus haut en plus de trois mois.


"Les investisseurs semblent considérer la précédente chute des prix comme exagérée", ont poursuivi les analystes de Commerzbank, pour qui, après les annonces d'importantes réductions de production, le marché mondiale du zinc devrait subir un énorme déficit d'offre cette année et ainsi entraîner une forte hausse des prix au cours de l'année.


De son côté, la tonne d'aluminium est montée jeudi jusqu'à 1.545 dollars, au plus haut depuis fin décembre tandis que le plomb a atteint ce même jour 1.829 dollars la tonne, un maximum depuis le 15 octobre 2015.


La tonne d'étain a pour sa part grimpé vendredi à 15.245 dollars, un plus haut en plus de trois mois.


Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 4.658,50 dollars vendredi à 14H00 GMT, contre 4.541,50 dollars le vendredi précédent à 12H45 GMT.


L'aluminium valait 1.532 dollars la tonne, contre 1.525,50 dollars.


Le plomb valait 1.787,50 dollars la tonne, contre 1.700,50 dollars.


L'étain valait 15.050 dollars la tonne, contre 14.735 dollars.


Le nickel valait 8.460 dollars la tonne, contre 8.565 dollars.


Le zinc valait 1.698 dollars la tonne, contre 1.603,50 dollars.