Wall Street, où la méfiance s'accentue, finit sur une chute
New York (awp/afp) - Au lendemain d'une nette baisse, Wall Street a chuté vendredi, des raisons techniques venant accentuer sa méfiance sur la déprime du marché pétrolier et les futures actions de la Réserve fédérale (Fed): le Dow Jones a perdu 2,10% et le Nasdaq 1,59%.Selon des résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a cédé 367,29 points à 17.128,55 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 79,47 points à 4.923,08 points.
Le S&P 500, un indice élargi sur lequel se basent de nombreux investisseurs, a reculé de 36,34 points, soit 1,78%, à 2.005,55 points.
"C'était la dernière grosse journée d'échanges de l'année", ce qui a pu pousser des investisseurs à accentuer leurs mouvements avant de partir en congé, a souligné Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management.
En l'absence de statistique notable aux Etats-Unis, les investisseurs ont eu tout loisir d'ajuster leurs positions d'autant qu'il s'agissait d'une séance trimestrielle dite des quatres sorcières, pendant laquelle les fluctuations ont tendance à être exagérés par l'expiration simultanée de plusieurs types de contrats et d'options.
"En tant qu'investisseurs, on est contraints de se replier un peu après une année comme celle-là, à l'issue de laquelle les indices ont finalement à peine bougé", a-t-il expliqué. "Le marché n'est pas en aussi mauvaise posture qu'en août", quand les grandes Bourses avaient dévissé, "mais il n'a pas de vraie raison de monter. On s'est heurté à un plafond après la hausse des taux de mercredi."
Wall Street avait dans l'immédiat réagi par une nette hausse à la décision historique de la Réserve fédérale (Fed) de relever des taux presque nuls depuis 2008, mais, à partir de jeudi, elle s'est nettement repliée, donnant ainsi le ton aux autres places mondiales.
"On essaie de déterminer les ramifications à long terme de ce que la Réserve fédérale essaie de faire", a reconnu David Levy, de Kenjol Capital Management. "La réalité, c'est que rien n'a changé, si ce n'est le fait que cette hausse est en elle même désormais acquise", après avoir été largement anticipée par les investisseurs.
De plus, le marché "garde un oeil sur les cours du pétrole", qui sont encore tombés vendredi à leur plus bas niveau depuis février 2009, a-t-il noté.
Même si les cours pétroliers, plombés par la surabondance générale d'or noir, ont perdu moins d'un dollar le baril cette semaine, leur incapacité à rebondir provoque des craintes quant à une contagion au secteur financier, en raison des prêts octroyés au secteur de l'énergie.
- BlackBerry bondit -
Parmi les valeurs, le groupe de restauration Darden, notamment propriétaire de la chaîne Olive Garden, a monté de 7,04% à 62,50 dollars, après avoir état de comptes trimestriels dans le vert, contrairement à la même époque de l'an dernier.
Le fabricant canadien de smartphones BlackBerry a bondi de 10,38% à 8,61 dollars sur sa cotation new-yorkaise après l'annonce d'une perte jugée bien moindre que prévu au dernier trimestre.
L'éditeur de logiciels Red Hat, spécialistes des produits en code ouvert, a pris 3,22% à 81,40 dollars, après avoir annoncé une hausse de son chiffre d'affaires au dernier trimestre et relevé sa prévision pour l'exercice en cours.
Le promoteur Lennar a perdu 2,44% à 47,49 dollars bien qu'il fait état d'une nette hausse de ses ventes et bénéfices trimestriels, et exprimé sa confiance pour 2016 malgré la hausse des taux de la Fed.
L'assureur Prudential Financial, dont les autorités américaines ont confirmé le statut de groupe non-financier d'importance "systémique", a baissé de 2,81% à 79,55 dollars.
Le marché obligataire avançait un peu, Vers 21H30 GMT, le rendement des bons du Trésor à dix ans baissant à 2,200% contre 2,226% jeudi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,915% contre 2,932% précédemment.
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